Architecte de formation, Adrien Le Bot développe une pratique au croisement de l’art, de l’architecture, de l’écriture et de la recherche. C’est par cette approche transdisciplinaire qu’il explore les thématiques récurrentes de son travail, telles que l’inconscient collectif, les normes et les constructions sociales, ou encore les territoires interlopes. Il étudie notamment la manière dont ces sujets se manifestent et interagissent, avec les corps, le langage, ou la construction des espaces publics et privés. 

Depuis plusieurs années, il consacre ses recherches - qu’il qualifie de « recherches habitées » -  aux lieux de drague dans l'ouest de la France, où il habite et travail. Son enquête de terrain alimente à la fois ses travaux d’écriture et sa démarche plastique, dans un jeu d’allers-retours permanents. Le territoire de recherche devient alors un théâtre d’imaginaires, jouant de liberté, d’appropriation et de créativité. Son processus de création naît de ces territoires clandestins, qu’il arpente à la manière d’un territoire inconscient. 

Adrien Le Bot détourne les outils classiques de l’architecture et notamment les logiciels de rendu, pour articuler des éléments obsessionnels, à la manière de fétiches ou d’archétypes, qui constituent le vocabulaire plastique de l’artiste : réverbère, carreaux de céramique, pylône électrique, métal miroir, herbes hautes, lumière rouge… Se dégage alors de ces collages subversifs, les indices d’un environnement mental, à la fois personnel et collectif, par un sentiment proche du rêve. L’œuvre déstabilise, elle instaure une dialectique entre le familier et l’étrange en éperonnant l’imaginaire du spectateur.