Cyborg-cruising

Sans se placer précisément sur l’échelle du temps, cette série explore de manière fictive et prospective l’avenir des lieux de drague. Au travers de la projection de ces territoires dans le futur, c’est la possibilité même de la rencontre, de la transgression, des sensations, qui se trouve interrogée dans un avenir plus ou moins lointain.

Cyborg-cruising n°1
Dans les smart-territoires, les rencontres clandestines sont devenues quasi-impossibles. Le maillage technologique verrouille et encadre la rencontre entre inconnus, dans l’optique de limiter les risques. Le web2 et le web3 ne sont quasiment presque plus fréquentés, laissant des territoires immenses du métavers inoccupés, comme autant de terrains vagues tombés en désuétude. Dans ces méandres du cyber-espace, quelques hommes trouvent la possibilité de se rencontrer virtuellement, en détournant leurs plateformes mémo-sensorielle.

Cyborg-cruising n°2
La forme ovoïde de cette architecture de la catastrophe n’est pas sans rappeler l’utilisation récurrente de ce symbole chez les surréalistes, mais aussi dans la littérature Jungienne ou encore dans l’iconographie alchimiste. À l’instar de nombreux textes génésiques, cet œuf est baigné par les eaux et par les vents. Il faut, pour s’y rendre, traverser le marais dévasté et gravir une échelle pour pouvoir y pénétrer. La nuit tombée, la capsule qui est éclairée de l’intérieur, émet une lumière rouge, à peine perceptible. Comme une lumière douce qui traverse la peau, qui laisse deviner les veines et la chaire. Cette série invite à une réflexion sur la manière dont l’espace, l’architecture, le mobilier ou le paysage, loin de se limiter à un cadre ou a un labyrinthe de refoulement, deviennent les acteurs clé dans ce jeu subtil entre intimité et transgression, visible et invisible, familier et étrange, où les rapports se réinventent, se rejouent, sans cesse.